CHLORDECONE, UN DENI DE JUSTICE ANNONCE
CHLORDECONE, UN DENI DE JUSTICE ANNONCE
Selon Santé Publique France, plus de 90% de la population antillaise adulte a été contaminée par le chlordécone aux Antilles, bien que ce pesticide soit interdit depuis 1990, mais utilisé jusqu’en 1993 officiellement (et bien plus tard en réalité) par dérogation ministérielle, malgré la pollution des eaux et terres qui a provoqué une vague de cancers sans précédent, de maladies hormonales ou de retards cognitifs chez les nourrissons.
Tandis que les lobbies du secteur agricole prétextaient la nécessité de l'usage du chlordécone pour lutter efficacement contre le charançon, la santé des Martiniquais et des Guadeloupéens a été tout au plus une variable d'ajustement dans ces décisions essentiellement financières.
Pourtant, le 25 novembre 2022, le Parquet de Paris préconisait publiquement un non-lieu, au mépris de l’incidence grave sur les populations de ce fléau aux conséquences durables, réaffirmant ainsi l’inégalité toujours plus criante dans le traitement et les droits entre les Français d’Outremer et ceux de l’hexagone.
Le CREFOM exige que les préjudices causés ne soient en aucun cas réduits à un classement juridique arbitraire aux fallacieux prétextes de «l’absence de lien de causalité certain» ou de «prescription des faits». Les générations actuelles et futures porteront encore trop longtemps dans leur chair les stigmates de l’empoisonnement de leurs territoires pour que l’Etat Français les méprisent au point de confirmer la préconisation du Parquet de Paris.
Nous réclamons également que les données produites soient mises à disposition de la population afin qu'elle prenne en main son avenir. Dans le contexte d'un tournant écologique mondial, notre santé et notre trajectoire socio-économique sont plus que jamais liées aux modes d'exploitation de notre environnement.
Une fois que la décision finale des juges d'instruction sera rendue dans cette affaire, le CREFOM se tiendra au côté de tout citoyen et collectif qui continueront à batailler pour la reconnaissance et la dignité de nos territoires.
Président
Daniel DALIN